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La montée au Glacier : mythique !

Le glacier, c’est le symbole des 2 Alpes. On le connaît, été comme hiver, en montant en télécabine. Mais que donnerait l’expérience d’une ascension à pied ? Résultat : c’est extraordinaire !

 

05/08/2020, il est 17h45. Plusieurs heures déjà que les derniers skieurs sont descendus du glacier. Après une journée de travail, je m’apprête à y aller à mon tour avant la tombée de la nuit. Le début du parcours est bien connu : il s’agit du chemin des demoiselles, piste verte qui rejoint les Crêtes à la station. Comme tout le long du trajet, on est sur un sentier très large, qui ressemble à une route non goudronnée. Je croiserai d’ailleurs quelques 4x4 de travailleurs au début de la montée. Cette première section est longue de 4km à 11,5%. Pour un coureur de mon niveau, ces pentes irrégulières entre 7% et 15% sont pile à ma limite entre la course et la marche. C’est le premier défi qui commence : une bonne gestion de l’effort pour avancer le plus vite possible sans se griller. Le paysage des demoiselles est assez agréable puisque ses longs lacets surplombent la station : on se voit petit à petit prendre de la hauteur.



Après 40 minutes d’effort, me voilà arrivé au secteur des Crêtes, à 2200m d’altitude. La pente s’adoucit un moment, l’idéal pour libérer la foulée et récupérer un peu. Cette douceur physique dure un kilomètre et demi avant que l’approche du lac du Plan ne soit plus difficile. Je l’observe sur ma gauche avec sa forme de lac à débordement. Quelques randonneurs faisant la balade du cristallier et de nombreuses marmottes me regardent l’air un peu surpris. Pour ma part, je me sens bien, aidé par les alternances entre ombres et soleil. Il faut bien ça car la première partie difficile se présente, avec des pentes supérieures à 20%. Elle m’emmène jusqu’à 2600m, au niveau du 1er tronçon du Jandri Express. On approche des 1000m de dénivelé et l’altitude commence à être élevée. Heureusement je ne la ressens pas particulièrement et une courte descente suivie de 500m de plat font du bien ! C’est le dernier vrai moment de répit car ce qui reste est terrible : 3,6km à plus de 15% de moyenne jusqu’à 3150m d’altitude ! Après un petit kilomètre à gérer l’effort entre course et marche se dresse un énorme mur : là, on est sur du skyrunning ! La récompense ne se fait attendre : les paysages d’altitude sont magnifiques, la vue sur les Écrins se dévoile et la fin de journée sublime le tout.



Le second soutien psychologique est la vue de l’arrivée un peu plus haut. Un moment de joie intense car malgré la fatigue et cette pente incessamment irrégulière, je suis désormais confiant sur le fait d’arriver au bout ! Pourtant la fin n’est pas moins difficile, voire même pire quand on passe au milieu de ces murs de neige à 3000m d’altitude !



Une dernière courbe est difficile mais je la prends à la corde par principe presque masochiste. Me voilà sur la ligne (presque) droite finale où, s’il reste un peu d’énergie, on peut relancer. C’est mon cas, sûrement plus grâce à l’adrénaline que grâce aux jambes.

Le col du Jandri est franchi et voilà le glacier devant moi. A cette période de l’année, il est évidemment un peu en souffrance à quelques endroits, d’où le travail des dameuses présentes pour le protéger.



Résultat de la montée : 1h55 d’effort pour avaler ces 1540m de dénivelé positif avec si peu de répit. Profitant de l’instant, je me dirige sur la terrasse du restaurant où - surprise ! - se trouvent Hugo Laugier et Boris Diaw en train de tourner quelques images. Basketteur de cœur, aucune récompense ne pouvait être plus belle !



Après quelques dizaines de minutes passées en haut, il est temps de se lancer dans ce qui est plus facile mais plus traumatisant pour le corps : les 12km de descente ! La concentration est difficile : le paysage est étourdissant. Ce trajet retour est face au coucher de soleil, ce qui rend l’expérience magnifique - et ralenti mon rythme pour en profiter. Arrivé à 2600, la seule (petite) portion de montée est agréable pour détendre les articulations. Mais pas de temps à perdre pour basculer et retrouver ce soleil qui s’apprête à disparaître. Cet instant va se produire au meilleur moment possible : quand j’arrive au lac du Plan.



La fin se déroule avec la paisibilité des lueurs orangées du ciel puis avec la descente des demoiselle en direction des lumières des 2 Alpes. Le défi de 25,6km et 1500m d+ est réussi. Mais au final, ce qui restera gravé est l’expérience extraordinaire de grimper en altitude en fin de journée et profiter de ces paysages absolument grandioses avec la délicieuse lumière du coucher de soleil.




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