On la voit trôner depuis Les 2 Alpes avec sa forme si pointue. Atteindre l'Aiguille de Venosc fut une sacrée aventure dont voici le récit.
01/08/2020, à 8h24 le soleil estival tape déjà fort sur le plateau bi-alpin. L'objectif de la journée est de grimper au sommet de cette montagne que l'on aperçoit au quotidien depuis Les 2 Alpes : l'Aiguille de Venosc. Direction la télécabine, une petite dizaine de minutes à observer l'objectif trôner devant soi et devenir toujours plus imposant au fil de la descente. Venosc - 950m d'altitude.
Moins d'1 km d'échauffement vallonné, idéal pour se dégourdir un peu les jambes qui vont peu courir au vu des pentes prévues. En effet, le pied de l'ascension se dresse vite avec une première partie de 5,5km à 20% de moyenne jusqu'au lac de la Muzelle. J'avance bien, le cerveau programmé pour un effort long et régulier, le corps rafraîchi par l'ombre du chemin pour l'instant en forêt et l'égo flatté par les nombreux dépassements de randonneurs. Il faut dire que beaucoup ont prévu de bivouaquer plus haut et ont de sacrés chargements sur eux.
Au 2/3 du segment, je suis rattrapé par mon frère parti 5min plus tard. Un bon soutien au vu de la difficulté accentuée par cette forte chaleur. La dernière partie de la montée du lac est probablement la plus dure car on fatigue, il n'y a pas d'abri et la pente est encore plus forte. Mais elle amène une délicieuse récompense :
Lac de la Muzelle : 2105m.
La récompense de la montée en 1h25min est un simple ravitaillement en eau au refuge et de la marche tranquille le long de ce magnifique lac. Car ensuite il faut grimper jusqu'au col du Vallon sur la droite : 2,1km à 18%. Après un rapide passage au milieu d'énormes rochers, le sentier se cambre progressivement pour finir très difficile. La fin est une succession de petits lacets sur un joli chemin, ce qui change de la caillasse du début de journée. Dans l'effort, des coups d’œil au panorama sont bienfaisants pour retrouver un peu d'énergie.
Col du Vallon : 2540m.
Quelques randonneurs sont déjà présents pour nous observer arriver essoufflés au col. Une minute après mon frère, il m'aura fallu 2h et 6min pour atteindre ce 2ème objectif. Me sentant beaucoup mieux, je ne m'arrête pas et continue sur un petit sentier à droite en direction de l’Aiguille. Un sentier d’ailleurs vicieux puisque très rapidement il n’existera plus pour nous laisser nous débrouiller à avancer sur cette crête.
Le trail devient alors très technique, limite escalade par moment. Mais les sensations sont folles : une magnifique crête avec un vue extraordinaire : à droite le lac de la Muzelle, à gauche celui du Lauvitel. Nous continuons à avancer, mais lentement : il nous faudra 38min pour faire le 1,54km à 19%. Puis, à un moment, plus rien à grimper face à nous mais un immense panorama : c’est l’arrivée !
Aiguille de Venosc : 2830m
Ascension totale : 10km / 1775m d+ / 18% de pente moyenne.
Durée : 2 heures, 45 minutes, 30 secondes
→ Un sacré effort, surtout avec la chaleur !
Là haut, comme on le voit sur les photos, le paysage est fou : à 360° on peut à peu près tout voir de l’Oisans. Du cœur des Écrins, on voit les lacs et les sommets qui semblent plus proches, plus petits…
Et c’est l’heure de la descente ! Même si on s’est amusés à rester le plus possible sur la crête, le retour au col du Vallon nous a pris presque autant de temps qu’à l’aller : 32min !
Et puis c’est l’heure de lâcher l’instinct de descendeur : 4,8km à -23%. A peine ralenti par un ravitaillement en eau et une cheville qui tourne, me voilà arrivé au Lauvitel 5min après mon frère. Ces 41min ne sont pourtant pas si mauvaises si on en croit le classement Strava et la fatigue dans mes jambes en bas…
Lac du Lauvitel : 1530m.
Après un bon stop pour profiter du lac, nous redescendons jusqu’au hameau de la Danchère en zigzagant entre les randonneurs sur un sentier où la prudence est de mise. Le retour final du trajet vers Vensoc, avec enfin des petites sections planes, est effectué tranquillement, avec les forces restantes.
Et voici que la boucle est bouclée ! Un effort difficile mais pour une récompense qui n’a pas d’égal tant l'émerveillement est constant sur ce parcours.
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